Holà, todos ! 👋
On se retrouve pour une nouvelle Masse Critique, dans la catégorie Graphiques et BD aujourd'hui. Je tiens à remercier l’éditeur, Delcourt, pour son envoi et sa confiance, ainsi que Babelio pour avoir proposé cette pépite à chroniquer. Car oui, il s’agit bien d’une pépite, d’un coup de cœur, tant pour l’histoire que les dessins.
Voici donc mon avis sur "L'animateur" de Juanungo, sorti le 03 mai 2023, aux éditions Delcourt.
Le frère et la sœur de Neno sont effondrés : leur frère, atteint d’un cancer, résiste au traitement et se retrouve en phase palliative. Perdant peu à peu son autonomie et ne pouvant pas assurer le rôle d’aidants à temps plein, ils emploient un infirmier à domicile. Pataud, balourd, maladroit, mais tentant toujours de faire de son mieux, celui-ci crée du lien avec le vieux monsieur dont la vie avant la maladie se révèle page après page.
La thématique phare, celle qui m’a le plus touchée dans cette bande dessinée, est l’accompagnement de la fin de vie, les liens très spéciaux que cela crée, la douleur de la maladie – tant physique que mentale. Le personnage de Neno est criant de vérité et d’humanité et l’on s’attache à cet infirmier qui lui rendra la vie plus douce. J’ai eu plusieurs fois la gorge nouée et pensé que la fin de vie serait beaucoup plus agréable et belle pour beaucoup si elle se déroulait comme dans ce récit de vie.
C’est également une belle manière de mettre en scène le cinéma d’animation et ses procédés, dont j’ignorais tout, et de rendre à cet art un bel hommage. L’infirmier se prend au jeu et participe lui aussi à la création de ce qui sera le dernier spot publicitaire de Neno.
Juanungo est le fils de Rodolfo Saenz Valiente, réalisateur renommé films d’animation, dans les années 80, en Argentine. Ce livre est une manière de rendre hommage à cet homme au talent indiscutable et maître de son art. C’est aussi l’occasion pour le fils de parler de son père, de celui qu’il a été pour lui, de ce qu’il a représenté. Cela donne un récit poignant, troublant, rempli d’amour et d’humanité.
Les dessins sont en noir et blanc, le trait précis et retranscrivant parfaitement les émotions des personnages, notamment par leurs regards que j’ai trouvés très expressifs et percutants. Ce trait se teinte de poésie et d’animations, parfois, pour donner une ambiance bien particulière à cette bande dessinée que je vous souhaite de découvrir. Juanungo a su donner de la vie à ses personnages, même lorsque ceux-ci s’en vident au fil des pages.
Comments