Les chroniques d'Antiigone : Les Déferlantes - Claudie Gallay

Bonjour tout le monde ! ✨

Tous les 3 ans, je relis le même livre. Tous les 3 ans, je me dis : « Allez, cette fois, je fais une chronique ! », mais le livre dont il est question est tellement spécial pour moi que l’exercice était difficile. Aujourd'hui, j’ai sauté le pas. 🤗

Je vais vous parler de mon livre chouchou, mon livre doudou, mon livre que j’emmènerai sur une île déserte, mon livre préféré de tous les temps : « Les Déferlantes » de Claudie Gallay. Pourquoi relire un livre tous les 3 ans, me demanderez-vous sûrement ? Parce que c’est le temps pour le lire, en savourer le souvenir, l’oublier un peu et ressentir le désir de me replonger entre ses pages.

Alors, qu’a-t-il de si particulier pour que je porte ainsi cette histoire aux nues ? Ce que j’aime dans ce livre, c’est l’ambiance qu’il dégage. Pas forcément l’intrigue ou les personnages, même si je les aime beaucoup. Et j’aime me replonger dans cette atmosphère entre cosy, émerveillement et dénuement à cette période de l’année.

De quoi ça parle ? Une héroïne dont on ne connaît pas le nom séjourne à La Hague, dans le département de la Manche en Normandie. Cette petite commune vit en huis clos, avec son restaurant, son phare, son sémaphore et ses pêcheurs. Autour de cette femme entre deux âges, abîmée par la vie gravitent une multitude de personnages qu’elle apprend à connaître et dont les histoires de vie sont savamment intriquées. Tout converge vers un même événement : une grosse tempête il y a plus de vingt ans, qui a donné à la mer la famille de Lambert, orphelin venu vendre sa maison dans le village et tenter une dernière fois d’obtenir la vérité sur ce qu’il s’est passé cette nuit tragique.

En soi, l’intrigue n’est pas bien compliquée, même si le mystère est patiemment orchestré et qu’à chaque lecture, j’aime repérer les détails semés par l’auteure pour nous conduire au verdict final.

L’intrigue, c’est aussi cette question en filigrane : comment peut-on parvenir à aimer à nouveau après avoir perdu celle ou celui que l’on aime plus que tout par la mort ou la disparition ? C’est ce qui lie chacun des personnages, chacun à leur manière. C’est l’absence, le manque, le déchirement du cœur à en vomir de douleur, c’est la perte d’une partie de soi, la Vie, la Mort avec des majuscules, au sens propre comme au figuré. Et c’est si joliment dit par l’auteure qui met en scène des émotions crues et fortes avec des mots très simples, mais venant faire écho dans le vide qu’il y a en moi.

L’intrigue, c’est également prendre le temps de se poser cette question, de se construire et de reconstruire un amour, une identité, une passion. C’est le temps des recherches de la vérité, de sa vérité. Claudie Gallay ne se centre pas seulement sur le mystère de Lambert, elle prend le temps de développer avec d’infinis détails et tout en beauté, tout ce qu’il y a autour. Et j’aime prendre ce temps-là lors de mes lectures pour apprécier le roman dans son essence même.

Je l’ai dit, ce que j’aime dans ce livre, c’est l’ambiance, assez indescriptible, qui n’a pas son pareil dans la littérature et que je n’ai pas autant retrouvé dans les autres livres de Claudie Gallay. Cela vient du temps pris à savourer l’instant, à la description d’un paysage ou d’une émotion. Parce que c’est beau, La Hague, dans son dénuement et sa pauvreté. Parce que c’est beau, cette petite ville entre tempêtes et accalmies. C’est beau aussi l’humain sans fards ni artifices qui est décrit dans cette histoire.

Les personnages sont aussi attachants et éminemment humains, authentiques, peu décrits dans leur physique, mais beaucoup par ce qu’ils ressentent, comme un retour à l’essentiel. Tant et si bien que j’ai l’impression d’être dans un bon film à chacune de mes lectures.

Pour conclure, ce roman est beau, ce roman est fort, ce roman est un coup en plein cœur, une histoire qui a su trouver le chemin de mon cœur. L’autrice prend le temps, comme dans la vraie vie, de développer ce qu’il se passe en dehors de l’intrigue. J’ai à nouveau pris beaucoup de plaisir à redécouvrir ces mots. A dans trois ans, La Hague et tous ces personnages dans lesquels je me reconnais. Je me réjouis déjà de vous retrouver et de me plonger à nouveau dans cette ambiance si particulière.

Et vous, connaissez-vous ce livre ? Vous a-t-il autant chamboulé que moi ? Et y a-t-il un ou plusieurs livres que vous relisez avec toujours autant de plaisir ? Dites-moi tout en commentaires ! 😉

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